SOLSTAFIR : Le paradoxe islandais ( + NORDIC GIANTS + OROB ) – Jeudi 29 janvier 2015 – Toulouse, La Dynamo –

solstafirSOLSTAFIR (8)C’est un des groupes phares de la scène islandaise qui nous est offert en guise d’ouverture de notre année live 2015 dans l’antre intimiste et déjà regretté d’une Dynamo qui va bientôt tirer sa révérence en ces lieux…

Premier paradoxe; nous voici motivé par cette date alors que quelques mois plus tôt au Hellfest, ce n’était ni l’heure, ni le moment de fouler la Temple lors de leur prestation… Belle séance de rattrapage en quelques sorte…

Si la pluie s’est copieusement invitée dans la ville rose en cette soirée de jeudi 29 Janvier, elle n’est pas antinomique de la complexité claire obscure de la riche musique de SOLSTAFIR.

Depuis leurs débuts, axé métal extrême, les islandais ont peu à peu évolué vers un post rock des plus envoûtants avec une micro touche de pagan. Des compositions principalement entonnées dans leur langue d’origine, parfois difficiles d’accès, ne les ont pas empêché d’avoir un succès mérité comme en témoigne cette salle remplie à ras bord et sold out depuis déjà quelques jours. C’est également le cas pour  les trois autres dates hexagonales. Belle perf’ s’il en est…

maxresdefault Pour l’heure, nous voici déjà propulsé dans l’univers  barré, envoûtant à souhaits d’un duo anglais improbable et magique au patronyme déstabilisant: NORDIC GIANTS. Très éloigné du métal, les musiciens de Brighton évoluent davantage dans un electro rock ambiant et tribal qui va vite s’avérer fascinant.George-Trumpet-750x500 Le coté visuel s’avère impressionnant avec une infrastructure scénique jamais vue en ces lieux. La mise en scène se veut des plus précises, de somptueux  lights enveloppent nos deux lascars déguisés en créatures fantastiques sorties tout droit de peintures de Jerome Bosch tandis que des courts métrages sont diffusés sur deux écrans qui propulsent la complexité de l’oeuvre dans une sphère onirique des plus prenantes. Aucune communication, une sensation contemplative n’atténuent pas de remarquables montées de tension très cinématographiques.404632_494362483932003_1681080539_n-1 L’univers se veut fantasmagorique à souhaits, porté par un aspect quasi shamanique décuplé par des costumes, peintures et masques à plumes et ossements ne laissant nullement entrevoir le visage des multi instrumentistes. Ceux-ci se font face, principalement jonchés derrière leur claviers et batteries imposants. Si des voix et visages semblent sortir des écrans, nous voici immergés dans une ambiance sf, quasi survival d’horreur! Si tu as fumé juste avant le show, tu peux partir très très loin… Les protégés de Steven Wilson (qui s’est occupé de la production de leurs oeuvres) ont pu ce soir, en l’espace de quarante minutes déstabiliser une partie de l’auditoire. Quoi qu’il en soit, nous ressortons de ce voyage fort et original avec la furieuse envie de nous replonger dans cette fascinante expérience planante. Vraiment impressionnant et très réussi!

Le clip de TogetherEn live à BrightonThe Seed live – Extrait du live de Lyon

Screen-shot-2012-10-31-at-10.32.29-750x499

SOLSTAFIR (1)Probablement dù à l’énorme matériel mis en place par nos Géants Nordiques, les premières parties furent inversées alors que nous avions un temps pensé avoir manqué le premier groupe. Nous voilà à présent dans un tout autre climat. Changement radical de style puisqu’on passe maintenant à du black métal atmosphérique avec un grand espoir toulousain: OROB. Portés par des compos toujours aussi massives et noires, le groupe semble avoir encore franchi un pallier.  Seul petit bémol, ils n’ont droit qu’à 25 minutes de temps et quatre titres des plus efficaces. C’est certes trop court mais c’est suffisant pour marquer les esprits et avoir de nouveaux fans tant et si bien que certaines personnes  réfractaires au métal extrême semblent avoir adhéré. A noter le dernier titre proposé,  The wanderer. Un nouveau morceau tout simplement digne des plus grands groupes du genre où le guitariste Andréa nous gratifie d’un riff des plus entêtants. Court mais efficace!

Ecoutez ici leur EP complet…

SOLSTAFIR (3)Les plus attendus ce soir sont bien entendu les membres de SOLSTAFIR. Bienvenue dans un univers ambiant post rock teinté de prog’ et très atmosphérique façon western islandais … Tout un programme! Si le look du trio frontal peut déconcerter ou émerveiller avec chapeaux de cowboy et banjo de rigueur, quand la musique commence, nous voici tout de suite transporté hors de la grisaille hivernale actuelle. Nous sommes au cœur du paradoxe islandais!

Bienvenue dans les grands espaces volcaniques et glacés du grand Nord. Servis par un excellent son et des musiciens en grande forme, le trio frontal capte tous les regards tandis que Karl Petur, nouveau venu derrière les futs, s’avère d’une parfaite maîtrise, sobre et efficace. Quelques jours seulement après son intronisation au pied levé en remplacement de Gummi, le performance n’est pas négligeable!

SOLSTAFIR (7)Loin du Viking black métal des débuts, nous nous délectons désormais d’ambiances bien plus psychédéliques et captivantes, servies par un Aðalbjörn Tryggvason (ou Addi) aux solos renversants et à la voix chaleureuse. Svavar Austman, le bassiste au Borsalino ne masquant pas ses longues tresses blondes et le cowboy des mers du Nord Sæþór Maríus Sæþórsson  à la guitare et au banjo apportent cette touche particulière qui séduit l’auditoire. Si l’on ajoute à la présence charismatique du frontman au sens de l’humour des plus détachés, le personnage s’avère vite attachant.

– Vous n’avez jamais été en Islande. Vous n’avez rien raté. Il n’y a que 3 volcans et quelques brebis…

SOLSTAFIR (2)Par bonheur, le dernier et excellent album Otta est mis en avant avec pas moins de quatre extraits (dont le fabuleux titre éponyme, une merveille). Loin de s’endormir, le public répond avec ferveur et s’enivre de ses longs hymnes terriens où les grands espaces transparaissent et transcendent les sensibilités. Mais si mélancolie il y a, le post rock du groupe se conjugue avec proximité dont peuvent se réjouir quelques demoiselles des premiers rangs.

Svartir Sandar, Lágnætti, Djákninn ou Rismál   propulsent le set du soir vers une expérience aux ambiances apocalyptiques des plus hypnotiques ou repos et esprit torturé se conjuguent à travers un post rock passionnant et passionné.

Les explosions sonores nous prennent aux tripes. On ne voit pas le temps passer et c’est avec le grand classique Fjara puis Goddess of the ages que s’achève cette superbe soirée où les Volcans nous ont caressé de leur harmonieuse lave délicate nous propulsant ainsi à la source du paradoxe islandais…SOLSTAFIR (10)

Full set du Hellfest 2014

_________________

Chronique : Titi. Spécial thanks to Conan Akiro.

Crédit photos : website Solstafir et Nordic Giants. Désolé pour la qualité ridicule de nos photos purement illustratives (pas d’accred photos sur cette date).

Merci à Noiser, à Niko en particulier et à l’équipe de La Dynamo.

________________

2 Réponses to “SOLSTAFIR : Le paradoxe islandais ( + NORDIC GIANTS + OROB ) – Jeudi 29 janvier 2015 – Toulouse, La Dynamo –”

  1. Merci pour ce live report !

    J’aime

  2. Bientôt tu iras voir du black!

    J’aime

Laisser un commentaire