ASAF AVIDAN : Par delà les nuages ( & JOE BEL ) – Jeudi 4 Avril 2013 – Toulouse, Le Bikini –
Il pleut des cordes, c’est à se pendre
C’est à se tordre et à tout rendre…
C’est sur cet air d’Eiffel que j’ accours au Bikini, sous un déluge, afin d’assister au concert complet depuis des mois d’un artiste que je ne connais pas et qu’un concours de circonstances à mis sur mon chemin lors d’une conversation après la micro prestation d’Angus Stone en ces même lieux.
Privilégié devant cette foule, je croise nombre de visages inconnus dont l’impatience se conjugue avec bonne humeur, sourires et partages. Quand l’obscurité fait face, nous voilà tous devant ces 95 minutes qui vont nous emporter loin d’ici comme si nous flottions à un mètre du sol en légère apesanteur. Vous aviez t-on parlé du fils caché de Janis Joplin et de Robert Plant ? Vous avez t-on dit que celui-ci vit le jour en terre sainte et qu’il allait illuminer de sa voix rauque le vingt et unième siècle ?
Cheveux rasés sur le coté, débardeur blanc avec bretelles, futal noir étroit et rangers ‘Dr Martens style’ aux pieds, c’est en mode punk que se présente celui qui est encore inconnu à mes yeux mais dont l’univers tourmenté et romantique va exploser, s’exposer, apprivoiser nos cœurs et nos oreilles.
Il parait qu’un remix allemand aurait conduit l’artiste jusqu’à nous. La popularisation prend parfois les chemins les plus inattendus. Réjouissons nous toutefois de cette visibilité soudaine. La porte nous est enfin ouverte vers cette voix unique, éraillée à l’extrême dont le blues rock qu’elle délivre touche les âmes au delà des nuages.
Et si l’artiste chante pour oublier un amour évanoui à jamais, nous captons chacune des émotions portées par cette fêlure vocale qui se veut féline.
Un bassiste à sa gauche, un batteur dans son dos, seules les deux vocalistes féminines de soutien, multi instrumentistes captent un brin l’attention avec leur allure élancée telles des Robert Palmer girls.
A plusieurs reprises, ASAF AVIDAN part dans de longues diatribes en anglais pour introduire un petit instrument de complément ou l’une ou l’autre de ses chansons . Il nous raconte un rêve, celui d’un moine boudiste muet dévoré par un tigre. C’est toujours amené avec humour. La complicité est de mise, le public sourit, rit avant de s’engouffrer à nouveau dans la fissure vocale d’Asaf qui met ses tourments à nus, portés tour à tour par une folk épurée, une pointe de blues ou une soul de circonstance. On trouve même quelques influences reggae ça et là… quoi de plus normal pour celui qui a grandi en Jamaique.
Touchant, énvoutant, l’émotion ne se départit pas d’une technique vocale des plus stupéfiantes comme en témoigne Different Pulses, titre éponyme de son nouvel album, où l’artiste taquine des sommets qui laissent rêveur.
Et puis le rappel nous offre Reckoning, version guitare voix. Les fans attendaient ce moment avec impatience. C’est sincère, touchant. Extatique, la foule n’explose qu’en toute fin de titre, le silence s’avérant l’écrin parfait de cette pépite.
Ce soir, au travers d’une attitude apaisante, proche, quelques pierres précieuses musicales finement taillées ont révélé un talent à part.
Mise en exergue par de sublimes mélodies multicolores et brillantes, l’organe de Asaf Avidan a apaisé les cieux. Trêve de pluie à l’horizon, rendez-vous pour une seconde date toulousaine, au Phare le 2 octobre.
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Photos, Chronique, Mise en page : Titi
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Merci à Audrey et à toute l’équipe de Bleu citron et du Bikini.
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LIENS :
TOUTES LES PHOTOS JATA :
5 avril 2013 à 15 h 22 min
En plus il est photogénique ….. vite, vite tes impressions !!
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8 avril 2013 à 15 h 23 min
Merci pour les belles photos! Normal que certaines ne s’affichent pas ?
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8 avril 2013 à 15 h 24 min
Chouettes photos !
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17 avril 2013 à 15 h 38 min
Ta chronique est aussi talentueuse que le personnage…. J’ai beaucoup aimé la façon dont tu as décrit ce concert.
Les mots choisis sont poétiques et reflètent bien ce qu’il fait ressentir dans ses interprétations, la sensibilité, le mystère avec
une voix si belle et si particulière que j’adore écouter.
Un seul mot : félicitations!!
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18 avril 2013 à 11 h 36 min
lles photos étaient belles , mais le report est bien écrit et agréable, merci de partager de votre plume ce que je vis et que nous vivons tous lors de ses concerts que nous retournons voir avec plaisir comme une source merveilleuse .
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25 avril 2013 à 13 h 38 min
et en plus ce report transmet les émotions, tellement il est passionné et riche,je ne me lasse pas de le relire, et me confirme l’envie de retourner le voir tout l’été si je peux, mais encore plusieurs fois avant septembre à Lyon.
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25 avril 2013 à 13 h 46 min
Un grand merci Michèle….Tu devrais aller découvrir Peter Von Poehl dont j’ai mis les photos. Je publierai la review demain… L’opposé de Rammstein que je suis allé voir avant hier à Montpellier !
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