KORPIKLAANI : Le bal des hommes des bois… (+ TROLLFEST + NIGHTCREEPERS) – Mardi 10 avril 2012 – Toulouse, Le Bikini –
Ambiance festive en perspective au Bikini en ce frisquet mardi soir d’avril! Les guerriers vikings de la froide Europe du Nord sont venus réchauffer le Sud de la France pour une bonne soirée Pagan métal qui s’annonce des plus sympathiques.
Il y avait pourtant encore quelques inquiétudes quelques jours plus tôt avec une quantité de préventes un brin décevante. Or, belle surprise pour SPM, les toulousains arrivent en masse devant le guichet. Au final, ce sont finalement plus de 500 fans de toute la région (et plus loin encore!) qui investissent un Bikini qui va se révéler être le parfait écrin d’une mémorable fiesta déjantée, où la bonne humeur se conjuguera pendant trois shows à une chaleur corporelle digne d’un sauna.
Le stress ressenti par les organisateurs suite à l’état de fatigue très important des groupes et à quelques exigences d’un manger zélé va vite se dissiper dès l’entame du premier show…
Place donc à la petite découverte du soir: NIGHTCREEPERS. Nous voici immédiatement transportés plusieurs centaines de kilomètres plus au nord. Leurs atours, parfaitement étudiés et assortis de maquillages guerriers, seraient enclin à séduire n’importe quel fan de Turisas ou d’Amon Amarth! Tout y est, des peaux de bêtes aux cornes accrochées à la ceinture en passant par des parcelles d’armures… Qui pourrait alors imaginer que ce combo nous arrive tout droit de notre bonne vieille capitale: Paris! Comme le ridicule ne tue pas, je me revois encore, après le show, poser ma première question, en anglais of course, au bassiste déjanté venu partager, sans plus attendre, les impressions du pit.
Quoi qu’il en soit, le groupe fait mouche dès l’entame du set avec un son nickel-chrome mettant en valeur des compositions épiques qui ne tarderont pas à enflammer la salle. Dans ce style particulièrement surchargé, la formation française réussit à apporter une once de sang neuf qui fait du bien comme le prouve un Set Sails des plus convaincants qui clôture trente trop courtes minutes dont je peste d’en avoir loupé la moitié! Examen réussi haut le glaive!
C’est peu dire que l’ambiance va monter d’un cran avec les norvégiens de TROLLFEST tant le groupe semble particulièrement désiré. Se qualifiant elle-même de « True Norvegian Balkan Metal », la formation se veut humoristique et festive, véritable défouloir vous exhortant à extérioriser votre extravagance. De ce point de vue, nous n’allons pas être déçu. Le backdrop donne déjà le ton. Sous son logo, le groupe a inscrit le terme ‘backdrop’ tel une boucle pléonastique qui donnerait à la foule le ton de 45 minutes aux multiples sourires. Et comment dire, c’est le prémisse parfait de ce qui va nous être proposé… L’éclate s’amplifie à la simple vue du chanteur Trollmanen (si, si , c’est son nom…) qui débarque sur scène déguisé… en arbre! (selon moi, pour d’autres en bouteille, qui sait vraiment?)… Barbe rousse, crane chauve et brioche généreuse alimentée sans nul doute par une abondance de boisson fermentée, le voici, entrainant sans la moindre difficulté la foule dans son tourbillon. Derrière lui, une bande d’hommes des bois en salopettes crades et aux visages noircis se déchainent et nous propulsent dans une improbable sphère… Tous semble transcendés, comme possédés par les improbables sons qu’ils dégagent…
Dans ce mix de métal et de ska, on perçoit quelques influences de Finntroll bien-sur, mais également celles d’un Gogol Bordello qui aurait oublié en route une large part de sa subtilité. Le groupe est accompagné d’un saxophoniste et d’un accordéoniste. Rien ne parait réel. Ils sont pourtant devant nous! A mes cotés, ma troupe se déchaine. Dodge est tout sourire : ‘C’est un peu du n’importe quoi mais qu’est ce qu’ils le font bien!’
Comme en témoigne Karve, ça fonctionne! Les pogos se font rageurs tant le groupe est visuellement démonstratif et énergique. Qui plus est, notre nouvel ami Trollmanen s’avère tellement charismatique qu’il n’a aucune difficulté à exiger et obtenir en un éclair le plus grand circle pit jamais vu au Bikini depuis Mass Hystéria et son DVD de légende tourné en ces lieux sacrés! Il ne ressemble désormais plus à un tronc végétal mais plutôt à une sorte de mix Gimli du seigneur des anneaux et d’un forgeron moyenâgeux.
La mayonnaise est telle que le public est littéralement en furie, les spectatrices n’hésitant pas à slammer et à finir en petite tenue. That’s fuckin’ rock’n roll baby! Certains fans sont même venus déguisés avec kilts et casques pour ajouter à l’ambiance. Well done Alexis & Co! Trollfest conclura avec sa chanson culte; le leader se retourne et nous condamne à entonner les paroles inscrites sur son T.shirt : voff, voff, voff un aboiement de chien du style wouarf wouarf wouarf: imparable! Une réussite totale qui ne laisse aucun survivant. Du vrai live bien débile comme on aime…
Après un tel show, nos amis finlandais de KORPIKLAANI vont devoir s’employer pour relever le défi de la palme festive. L’atmosphère et le ton sont donnés par quelques accessoires indispensables et habituels au groupe tels le pied de micro en os ou les flags situés aux extrémités. Un an et demi après leur passage au Phare en co-tête d’affiche avec Eluveitie, le groupe va cette fois disposer de 90 minutes pour emporter l’adhésion.
La fatigue qui inquiétait tant les organisateurs ne semble être qu’un lointain souvenir tant le groupe semble galvanisé par un public déchainé, survolté. Les finlandais naviguent sur le coussin d’air de la foule et n’ont aucun mal à se donner à fond tant l’énergie des uns déteint sur les autres. Effet Bikini ou progrès manifestes du groupe, ce show parait bien plus fédérateur et seul un petit quart d’heure fera retomber une ambiance allant crescendo dans le délire. Notons toutefois que le nouveau single Mëtsalle interviendra comme une respiration, tel un plat froid dans ce festin infernal de chansons à boire plus festives les unes que les autres. Si le groupe privilégie toujours l’excellent Voice of wilderness, sorti en 2005, le dernier album en date n’est pas ignoré pour autant et l’intégration du nouveau violoniste Teemu Eerola (remplaçant attitré de Hittavainen qui était pourtant là depuis le début de l’aventure) ne semble pas perturber le groupe qui va sortir un nouvel album dans les mois qui viennent. Bien qu’il soit presque aussi froid, imperturbable et distant que l’impénétrable accordéoniste Juho Kauppinen, son solo de violon nous transporte l’espace d’un instant dans les tréfonds des forêts finlandaises.
Un instant de répit avant que le chaleureux chanteur pieuvre Jonne Järvelä ne nous enivre de ses hymnes imparables et jouissifs que sont Vodka, Tequila et autre Beer Beer. Le public est comblé, la transe ne semble pas loin pour certains. Les pogos deviennent dingues sans toutefois une once de violence. la scène est envahie. Les filles farandolent avec Jonne, ce dernier joue au torero avec de jeunes fans, les stage divers se multiplient tandis que deux fans nous proposent une danse russe particulièrement maitrisée du plus bel effet. De la pure folie pour quelques instants jouissifs où Le chanteur se montre particulièrement accueillant envers les plus audacieux… Feeling absolu, improvisation complète, il n’hésitera pas à se jeter avec un fan sur une foule qui capitulera sous le poids des deux individus soudés dont l’un n’est pas prêt d’oublier l’offrande de son idole…. Les hymnes tels Wooden Pints ou Hunting song sont légions et font danser la salle. Et que dire de Iron Fist, la reprise de la troupe à Lemmy, aux nouveaux sons mais tout aussi ravagée pour le plus grand plaisir de notre ami Pierrot!
Quand les lumières se rallument et que le groupe rejoint les loges, vidé dans une moiteur absolue Jonne reste sur scène de longues minutes et signe tout ce qui bouge (ou pas): photos, tickets, drapeaux finlandais… et même le ventre de Jimmy. Ce soir, les hommes des bois ont beaucoup donné et énormément reçu… On en redemande!
Hunting Song
Journey Man
Cottages and Saunas
Juodaan viinaa (Hector cover)
Lonkkaluut
Kipumylly
Metsalle
Violin Solo
Viima
Vaarinpolkka
Vodka
Wooden Pints
Iron Fist (Motörhead cover)
Happy Little Boozer
Tequila
Beer Beer
Rappel :
Pellonpekko
Tuoppi Olutta
Il Lea Voibmi (Shaman cover)
Brakebein
Die Verdammte Hungersnot
Karve
Den Apne Sjo
Du Kom For Seint
Der Jegermeister
Gjetord
Korstog
Essenfest
Helvetes Hunden Garm
Alpha
A Guild Is Formed
Elmore Tempest
Beloved Dryad (From The Hollow Woods)
The Warcryer
Set Sails
LIENS:
16 avril 2012 à 23 h 29 min
Super! Thanks!
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17 avril 2012 à 10 h 07 min
Super chronique! Merci beaucoup…
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17 avril 2012 à 13 h 48 min
superbe review et chouettes photos comme d hab ….manque plus que l odeur du cerf au fond des bois !!
well done,man !
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17 avril 2012 à 17 h 55 min
super CR comme d’hab!!C’est vrai qu’on a passé une très bonne soirée Pagan avec de bons pogos et autres…Beer,beer!
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17 avril 2012 à 23 h 18 min
Aaahhhhh Korpi ! Comment çà arrache en live ! Quel dommage qu’ils ne passent pas vers Nantes ( il y a 2 ans environ ) cette année tellement je suis fan de l’atmosphère festive de ce groupe (qui a dit ambiance pochtron métal !? ).
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18 avril 2012 à 10 h 40 min
Rah mais quel dommage ces locks de hippies quand même… 😀
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24 avril 2012 à 13 h 36 min
Belle chronique mais sans commentaires pour le look…….
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26 avril 2012 à 20 h 38 min
Super chronique! Merci beaucoup à toi !!! Grand merci aussi pour les photos … C’est vrai c’était énorme. Dommage que tu ais raté le début de Nightcreepers : ils sont amenés à avoir leur part dans le monde du pagan. Sinon pour ce qui est du bordel ambiant, tu peux aussi rajouter le bon gros wall of death !
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