KATIE MELUA – Toulouse, Le Zénith – Dimanche 20 Mars 2011 –

Les premières lueurs du printemps sont apparues dans la ville rose la veille du jour J. Un 20 mars à 19 heures, horaire aussi inhabituel pour un concert que pour la plus douce des saisons.

Un peu moins de trois ans après son passage sur cette même scène, la plus belle, la plus subtile, la plus émouvante des chanteuses anglo-saxonnes est revenue caresser 2500 paires d’oreilles attentives, respectueuses, contemplatives.

C’était il y a quatre ans, sur RTL , avec Georges Lang. Comment ne pas être foudroyé d’émotion à l’écoute de l’une des plus belles chansons jamais écrites : ‘ Call of the Search ‘. Coup de foudre immédiat, d’autant plus que la jeune prodige de moins de 20 ans confie à l’antenne que son idole est une certaine Eva Cassidy, artiste maudite au succès posthume, dont sa reprise du ‘Over the Rainbow‘ de Judy Garland est sans nul doute la plus belle des versions …

Plus tard, à la découverte de son visage, de son allure, des autres titres, je me rends à l’évidence : KATIE MELUA a tout, elle est bénie des Dieux, c’est la classe et la grâce incarnée. Les années et les succès qui suivront confirmeront cet évident feeling. On navigue ici dans un océan de pureté, de vérité, de sincérité, tout cela s’inscrit dans la durée, pas de coup marketing à l’horizon.

Nous avons à faire à une artiste majeure, certes très jeune mais qui va démontrer durant une heure trente huit toute la finesse  de son talent alternant guitare et piano, le tout enveloppé par une voix d’une rare justesse, d’une perfection qui n’a d’égale que sa beauté naturelle et ravageuse. Contraste de tout les instants avec ses chansons épurées, le public est littéralement embarqué dans un univers où la douceur le dispute sans cesse à la volupté des arrangements, à cette complexe simplicité qui vous fait voyager.

Katie Melua, tout simplement sublime !

On aura tôt fait d’oublier la première partie ( Yoav, guitare voix, pas mal mais… ) pour savourer le talent absolu de la petite Irlandaise de 26 printemps, tout de noir vêtue ce soir, aux frontières d’une fascination générale dont le silence quasi religieux de l’assistance surprend l’amateur de rock shows que je suis.

La scène est bien pensée, petit escalier, doubles rideaux, grand écran où un store virtuel dévoile un nouveau tableau introduisant chacun des titres, fumées d’ambiance, tombée de ballons. Malgré tout, (j’avais pensé la même chose en 2008) Katie, son show et surtout sa musique prendraient une tout autre dimension dans une salle à taille plus humaine comme le Bikini, la Halle aux Grains où l’Olympia.  Le Zénith, malgré une configuration tout en rideaux tirés,  nuit à cette intimité dont j’ ai la chance de  savourer pourtant chaque instant avec proximité (assis au cinquième rang puis, debout devant la scène durant le rappel).

Un condensé de grace, de classe et de talent ...
Un condensé de grâce, de classe et de talent …

On regrettera juste que les quatre musiciens qui l’accompagnent soient si discrets, perpétuellement en retrait, que les cordes ou autres instruments à vent soient samplés ( et simulés par de belles projections en ombres chinoises ) mais le public repartira conquis par cette voix cristalline diluée sur des accords soyeux dont les airs les plus doux, les plus épurés s’avèrent les plus séduisants….

Outre ‘ Call of the search‘, les merveilles se succèdent ( ‘Closest thing to crazy‘, le nouveau ‘The flood‘ où les désormais classiques ‘Piece by piece‘ où ‘Nine million bycicles’ etc ) . Il faut convenir toutefois que la belle n’excelle pas autant sur les  quelques titres plus pop, rock où jazzy distillés ça et là . Ceux ci tels le nouveau single Happy place nous ramènent vers le réel, en de rares instants distants de cette voix tendre, et de ce regard éblouissant, hypnotique.

Seule la merveilleuse ‘Spider’s Web‘ fera cruellement défaut à une set list bien équilibrée. Quand la petite géorgienne de naissance s’éloigne après deux titres interprétés seule à la guitare dont le divain ‘I cried for you » pour conclure et qu’elle me touche la main avec un sourire angélique, je me dis que le printemps revêt cette année une bien belle parure.

De retour dans ma voiture, une chanson alors m’interpelle : Silent Lucidity de Queensrÿche. Pour Katie, ce serait une reprise divine, qu’elle magnifierait sans nul doute, comme elle le fit avec le Just like Heaven de The Cure …

Un grand merci à DIDIER CHOUCHANE et aux organisateurs de ce concert …

La set list :

La set list du soir, pas complète puisque Katie a fini sur 'I cried for you '.

Vidéos trouvées sur youtube de ce concert, excellente qualité :

IF YOU WERE A SAILBOAT

NINE MILION BICYCLES

Le duo virtuel sublime EVA CASSIDY et KATIE MELUA :

OVER THE RAINBOW

6 Réponses to “KATIE MELUA – Toulouse, Le Zénith – Dimanche 20 Mars 2011 –”

  1. Tu me fais regretter de ne pas y être aller là!
    La prochaine fois je saurais que t’y vas =)

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  2. Jamais entendu parler d’elle…et je dois dire que c’est pas bien grave…pourquoi? Ben quand j’ai lu le début de ta critique je me suis jeté sur le titre « call of the search » et je me suis pas effondré d’émotion mais d’ennui. J’ai écouté trois autres extraits et le résultat est identique…des comptines doucereuses quasi identiques, aucune variation importante.Un savoir faire indéniable et une beauté exemplaire suffisent pas à m’embarquer sur ce délire monocorde. Je sais pas, ça me rappelle toutes ces chanteuses plus ou moins folk des années 70 qui, assises derrière un piano ou debout derrière une guitare, grattouillaient leur mélancolie à outrance, soufflant un air léger sur les pales du moulin de l’ennui..dans un genre parallèle diana krall a tendance à me faire chier royalement aussi…

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  3. Fille splendide..et chansons et voix magnifiques! Et encore j’ai pas tout écouté …j’y reviendrai…un régal !

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  4. Pascal Soula Says:

    Je viens de lire les chroniques d’Anathema puis de Katie Melua et je te félicite sincèrement. Beaucoup d’accroche et une sincérité émouvante. L’album d’Anathema tourne en boucle chez un pote et moi-même. Pour Melua j’apprécie au premier abord la qualité d’ensemble mais j’avoue ne pas être (pour l’instant ?) touché profondément. A évaluer sur la durée mais ce n’est pas le coup de coeur. Un très bon ensemble qui me rappelle Diana Krall ou Norah Jones.

    Pascal

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  5. Chronique très poétique…tout en douceur ce qui colle au personnage.
    Bisous

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  6. Seb Ramez Says:

    On n’est pas du tout dans mon style musical, donc difficile pour moi de réagir, et à moins d’y être emmené par une femme, les chances que tu me vois un jour à un concert de la très belle anglaise, sont faibles. Sa voix est tout de même très belle. Tu signes malgré tout une chronique sympa et tu as tout à fait raison de préciser que ce genre de concert se vie dans des salles à « taille plus humaine » que dans un Zenith. La scène semble tout de même être dans une belle configuration, mais cette scène doit justement être trop grande, car je doute que ça bouge énormément.
    Tes chroniques restent très agréables à lire !

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