IZIA : RARE… MAGISTRAL… DEFINITIF ! – Jeudi 28 janvier 2010 – Toulouse, Le Bikini –

Découvrir une artiste rock à la radio, cela relève du miracle par les temps qui courent. C’était il y 3 mois, quand le hasard te file un électrochoc. Je retiens juste le titre : « Back in Town « .

Devant mon écran, ma petite enquête commence. Quelle est cette bombe américaine probablement des 70’s ? Surement un morceau inconnu de Janis Joplin. Non, la prod sonnait actuelle … telles les entrailles du rock enfin revisitées de façon magistrale …
Je trouve enfin : IZIA … Française ! … 19 ans !!! …. Fille d’ Higelin !!!! J’écoute un autre titre. Excellent ! Un œil sur le myspace, elle passe au Bikini ! Allez,  je cours acheter 2 places… Une semaine après, le concert est complet, il y a du buzz dans l’air. Mais pas un buzz de pacotille qui va s’évaporer en deux temps, trois mouvements. Je sens le phénomène avant d’avoir vu…
Pourtant, je suis très loin du compte. Ce concert là va tout emporter sur son passage tel un tsunami qui dévaste  ton coeur, ton cerveau, ton corps et te propulse vers des contrées inexplorées de ton âme où seules les cordes vocales de la nouvelle déesse du lieu sont les passerelles entre ton esprit inondé et sa générosité insoupçonnée.
Arrivé tôt, nous sommes scotchés à la scène. Pas de barrière, nos bras sur les retours. La furie sera telle qu’il faudra que je m’érige en rempart derrière Sylvie afin qu’elle ne soit pas écrasée, compressée entre la vague Izia et la transe de la foule.
Deux heures d’attente avant de voir arriver la jeune fille, seule à la guitare, débuter avec « Life is going down », morceau idéal qui va crescendo et intégre ses musiciens (basse guitare batterie) progressivement, pour finir en apothéose. D’emblée, impossible de ne pas être dedans tant l’implication est saisissante …

Il faut dire que la  divine idole devait réchauffer les 1500 personnes.
Si The Shaking Heads avait assuré 40 bonnes minutes d’un garage rock de qualité avec notamment leur tube « She doesen’t love me anymore » (empruntant à Iggy Pop un rythme bien connu ) ainsi que 2 ou 3 autres bons titres, nous eûmes droit, à la surprise générale, à une seconde première partie : Idol. 2 gars, une fille. Elle chante bien mais c’est assez atmosphérique, pas dans le ton de la soirée….Passons…
3 abruti(e)s bourrés et irrespectueux n’ont pas trouvé mieux que de véhiculer leur corps poisseux jusqu’à nous. Ils hurlent des ‘ à poil ‘ à tue tête, sont les seuls à fumer et te filent leur rejets dans la tronche. Je suis à deux doigts d’exploser, leur dit ma façon de penser et ne suis pas le seul…Vont ils nous pourrir le plaisir ?  Même pas… Les roadies  installent, désinstallent…Il est 22 h 20 … Moment du premier choc ! Wouaw …
Le phénomène Izia approche ses bottes de nos mains comme pour se fondre avec la foule. Le concert, à peine commencé, suscite déjà une fusion, une communion qui ira crescendo.L’ambiance est survoltée : pogos de malade, portées dans un bikini en liesse et même quelques stage divers iront de leur envol !

La présence de la belle expulse de notre regard ses 3 acolytes invisibles.
Seul le batteur, torse nu, existe physiquement. Mais les trois jouent carré, rond, rectangle, propulsent le riff et assènent un tempo dévastateur avec une maestria d’orfèvre. Ils suent des perles d’accords saturés et habités pour suivre une hyène enragée qui conduit la machine, donne le ton d’une symphonie de la mort, de la vie, de l’espoir, de la jeunesse retrouvée, du plaisir absolu, et conduit son TGV avec la conviction de la future championne d’une compétition qu’elle remporte déjà  par KO. Qui peut lutter, qui rivalisera  ? Il y eut Pat Benatar, Tina Turner, Janis Joplin dans le rock ou la soul…. Désormais, il y a Izia et elle n’a pas 20 ans ! Dès son premier album, dès sa première tournée, elle s’est affranchie de l’héritage paternel. Ils ont l’énergie en commun mais la voix protéiforme de la demoiselle, son penchant pour un rock dénué de compromis, ses compos savoureuses sont autant d’ émotions conjuguées qui asphyxient un public médusé par tant de présence, tant d’assurance. Aux abrutis évoqués plus haut qui continuent de hurler  » à poil « , elle retourne comme une crêpe la situation :
– « Ouais, continue, c’est bon ça , c’est la vie ! Entre deux morceaux , c’est excellent, ça comble le vide, ça ouvre le dialogue ! »
Elle se rapproche et dans les yeux, évoque les connards, ceux qui te puent la vie ( regards croisés, sourires narquois entre voisins indésirables de circonstance à cet instant-là , eh eh ! ) mais te parle sans détour de cul, de baise, de la vie. Cette vie qui, du haut de ses 19 ans, semble déjà tellement riche ! Toutes ses évocations font mouche. Elle explore de fond en comble ce désir inespéré de retranscrire toutes les émotions musicales passées au filtre de sa rage, de sa personnalité  par une implication totale, absolue, sans restriction.
Lors de ‘Sugar Cane’, sublime, envoutante, elle nous prévient que ce sera la seule ballade …
– Respirez un bon coup, la suite va faire mal !
Sur ‘ Hey Bitch’ qui suit, le sexe est à l’honneur et les soutiens gorges sont de sortie. Deux arrivent jusqu’ à elle ! Record de la tournée, sixième depuis le début . Elle en offre un à Grégory, son batteur. 1500 âmes hurleront ‘met le, met le !’ . Il n’osera pas ! Sifflets copieux … On se marre bien, on en prend plein les yeux et les oreilles. Pour leur premier show complet devant tant de monde, le groupe nous régale et se déchaine, ils sont de toute évidence extrêmement touchés par l’accueil.  L’ovation redouble quand la demoiselle investit les drums ! C’est une pluie battante de sensations inexplorées qui s’abattent sur une foule à peine incrédule, déchainée, envahie de passion. La set-list est alors encore suivie, pas pour longtemps.
Rappel….3 titres en plus puis, le belle ne veut plus quitter les lieux, j’aperçois sur les cotés le crew du Bikini : regards complices, feu verts donnés, va y avoir du lâchage dans l’air ! Le concert n’en finira plus :
Incursions en territoire soul où la divine nous envoi en pleine face les pulsions noires d’un groove à la maturité bluffante … Et que dire quand, lors d’un vieux blues improvisé, elle transcende le genre qu’elle ramène aux dimensions de l’intime ! Elle reprend alors la guitare :
– Je ne suis pas guitariste, je joue à peine, très mal mais j’ai envie. L’essentiel n’est pas la technique, c’est le cœur, la passion que l’on y met !
Désarmante de sincérité, de facilité, de naturel, elle tombe désormais le haut ( ! ) et nous envoie, cerise sur le gâteau, de nouveaux titres inédits, peu répétés qui laissent présager du meilleur pour la suite tant son rock nerveux et incisif est délivré sans concession avec une inspiration sans faille où seule la conviction de cette artiste hors du temps momifie un public qui ressort de ce déluge de décibels et d’accords viscéraux les synapses asphyxiées par tant d’émotion conjuguées .

Personne ne veut que cela cesse, il est déjà 00 h 40. Il ne reste plus qu’à modeler un rap d’Eminem en brulot absolu et définitif ! Inconcevable à mes oreilles et pourtant … Même là, elle fait mouche car il est expulsé comme ressenti… Il fallait le vivre, il fallait la voir, la respirer, elle qui est déjà en soutien gorge depuis 30 minutes et qui offre ce qui lui reste. C’est désormais au delà des mots, trop fort, une expérience où il fallait être, l’avènement d’une très grande, d’une incontournable performeuse. Du très grand art délivré sans le moindre artifice !
Quand elle nous quitte peu avant 1 heure du mat et presque 2 h 30 de show, la foule, incrédule, médusée est encore et pour longtemps inondée de la saveur expulsée de l’âme du rock, à la fois brulante et charnelle qui t’a enflammé le cœur et dont la voix d’écorchée vive, la puissance, la générosité hanteront à jamais les entrailles d’un antre où une perle de la sueur de l’écorchée vive Izia coulera définitivement sur les murs, accompagnant déjà l’âme des fantômes de quelques soirées légendaires dont la saveur est encore palpable quand on pénètre dans le cultissime Bikini !

Son excellent guitariste Seb Hoog nous confiera le kiff absolu qui fut le leur  pour ce concert à rallonge. C’était quelques minutes avant de rencontrer Izia, comblée, excitée comme un pile électrique, pas prête d’être débranchée tant son bonheur est encore palpable. Une rencontre parmi les plus belles tant ses propos et son sourire, sa disponibilité et sa fraicheur prolongera en autant de souvenirs impérissables un des 10 plus beaux concerts de ma vie. Izia va venir près de chez vous. Ne loupez cela sous aucun prétexte!

Les superbes vidéos de Denis de ce concert à vivre ou à revivre :

IZIA Live In Toulouse – Le BIKINI – 28/01/2010 LET ME ALONE

http://www.youtube.com/watch?v=9JaSILtZSrg
IZIA Live In Toulouse – Le BIKINI – 28/01/2010 BACK IN TOWN

http://www.youtube.com/watch?v=feXxwo4NY6s&feature=related

IZIA myspace :
http://www.myspace.com/iziamusic

6 Réponses to “IZIA : RARE… MAGISTRAL… DEFINITIF ! – Jeudi 28 janvier 2010 – Toulouse, Le Bikini –”

  1. Pour l’avoir vu une fois en première partie de Motorhead (live report sur histozic.free.fr), c’est tout à fait ça ! Par contre lors du concert anniversaire de son papa, on a pu voir qu’elle avait sacrément changé physiquement, un peu rentré dans le moule quoi, … mais tant que le reste suit, on va pas faire la fine bouche.

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  2. J’ai parlé avec elle avant hier ( eh oui, je la voyais pour la troisième fois de l’année ….GRANDIOSE, chronique dans quelques jours … ) de son changement de corps qui a fondu …. Un moment magique encore !

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  3. Salut

    la chronique d’izia du concert d’octobre est ou?

    bonne journée

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  4. La chronique sur le concert d’Izia est tellement riche et puissant que je m’en veux d’avoir raté un tel évènement …. ceci dit tu développes tellement bien les sensations ressentis que pendant les 5 min de lecture je l’ai du coup un peu vécu !

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  5. Trop bon l’accroche « C’était il y 3 mois, quand le hasard te file un électrochoc. Je retiens juste le titre : « Back in Town « .
    Quel magnifique texte pour IZIA, WOW!!!! Très sérieusement j’amais lu des reports aussi prenants, CHAPEAU, zut mais quel talent!!! C’est presque des chroniques, enlevées, stylées, légères, pleines d’humour et en même temps précises. Vraiment, je m’incline.
    En tout cas ravie de rentrer dans ton univers , génial !!!

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